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CHAPITRE III


DÉBUT DANS LA VIE RÉELLE


Titre II


À MONTRÉAL


Les amitiés humaines sont inconséquentes, inconstantes, souvent cruelles.

Le lien puissant en apparence, qui semble unir deux cœurs affectueux, est rompu par la plus légère irréflexion, ou encore par une circonstance attribuée souvent à de la mauvaise foi, alors qu’elle n’est due qu’à un événement fortuit.

Les moments heureux passés et goûtés en amour, sont souvent changés en des heures remplies d’amertume et de chagrin.

Ninie, qui avait tant aimé, n’était devenue préoccupée que d’une chose ; faire son devoir d’employée ; assidue au travail, dévouée pour les intérêts de son patron, elle réussissait audelà de toutes ses espérances ; elle gagnait peu à peu la confiance des hommes d’affaires et captait l’attention de tous ceux qui l’approchaient ; mais, son cœur n’avait plus d’amour ; elle méditait souvent sur l’inanité de l’amour ; aussi elle ne se souciait guère d’aimer, ses distractions consistaient, en dehors de ses heures d’ouvrage, à prendre une marche, pour jouir du grand air dont ses poumons avaient besoin.

Un jour, en octobre, un jeudi après-midi, une amie invita Ninie à l’accompagner dans une visite qu’elle voulait rendre à un de ses frères, étudiant en théologie au grand séminaire à Montréal.

Il faisait bien beau ; les feuilles jaunies jonchaient le sol ;