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CHAPITRE IV


LA DESTINÉE


Titre I


LES ÉTUDES DE ROGERS


Quand nous jetons un coup d’œil autour de nous, sur tous les grands événements qui se passent et qui attirent l’attention de tout le monde ; quand nos oreilles sont frappées de surprise, à la nouvelle que de grands malheurs sont arrivés ; quand nous apprenons que des amis que nous avons connus et qui encore hier, jouissaient de la fortune, des honneurs et de la santé, sont terrassées dans leurs honneurs, dépouillés de leurs biens, et couchés dans leur cercueil ; quand les journaux publient avec sensation, les incendies qui ont ravagé les plus beaux édifices qui faisaient l’orgueil des villes où ils étaient érigés ; quand nous sommes obligés de pleurer la perte de parents chers, ensevelis dans les flots de la mer, sans pouvoir avoir la consolation même de serrer la main de ceux qu’ils ont laissés, à leur départ, à leur foyer ; quand nous voyons ces changements si soudains, dans la carrière des hommes, nous sommes obligés de nous demander : l’homme a-t-il une destinée ? Ses actes sont-ils la conséquences de sa propre volonté ? Ou sont-ils la conséquence de sa volonté soumise à une volonté supérieure qui commande, inspire et même dicte ses ordres ?

C’est là, une question de haute importance, qu’ont étudiée bien des savants, qu’ont discutée bien des philosophes, et que même les théologiens n’ont pu résoudre d’une manière claire, à l’unanimité.