Aller au contenu

Page:Duval-Thibault - Les deux testaments, 1888.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
LES DEUX TESTAMENTS

homme, elle sentait qu’elle ne pouvait s’empêcher de l’aimer encore et de le regretter.

Pourtant, elle comprenait, plus que jamais, que son mariage avec lui était désormais impossible.

Elle était encore dans ces dispositions, troublée par l’inquiétude et la crainte, et brisée par le découragement, quand son père lui fit, un jour, une scène des plus violentes, à la suite d’une veillée pendant laquelle elle avait semblé traiter le veuf avec plus de dédain et d’indifférence que d’habitude.

Maria avait souvent vu son père en colère, mais jamais autant que dans cette occasion.

Le bonhomme commençait à craindre de voir ce gendre, tant désiré, abandonner ses prétentions à la main de sa fille, et cette pensée le contrariait d’autant plus que son propre commerce languissait, et qu’il avait fait plusieurs pertes considérables.

Maria fut tellement effrayée de la violence de son père, qu’elle se laissa aller, enfin, à promettre d’épouser le veuf tant détesté.

En faisant cette promesse, elle s’était dit en elle-même :

— Xavier ne cherchera plus à m’enlever, quand je serai mariée avec un autre.