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LES
Deux Testaments

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PREMIÈRE PARTIE
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LA VEUVE ET L’ORPHELIN

CHAPITRE I.


— Ainsi donc, Maria, il n’y a plus d’espoir pour nous ?

Celui qui prononçait ces mots était un beau jeune homme au visage franc et sympathique. Sa voix était troublée et l’expression de sa physionomie annonçait la tristesse et le découragement.

La jeune fille à laquelle il s’était adressé garda le silence. Elle aussi semblait triste et découragée.

Les gais rayons du soleil de juin, se glissant à travers les pensionnes à demi fermées, se jouaient sur les meubles et le tapis du petit salon où se trouvaient les deux jeunes gens ; une brise fraîche, au souffle doux et caressant, une de ces brises printanières qui font rêver à l’on ne sait quoi, entrait de temps en temps par la fenêtre ; un gentil serin s’agitait joyeusement dans sa petite cage en chantant, tout comme les libres oiseaux des bois, un hymne au beau printemps. On entendait les voix animées des enfants qui jouaient dans la rue ; enfin il semblait que tout fut joyeux ce jour là, à l’exception des deux jeunes gens qui continuaient à gar-