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Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/38

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jamais les imprudents qui avaient osé contester sa lointaine et glorieuse origine.

Quoi qu’il en soit, dès son jeune âge, notre héros s’était juré de se montrer digne de son ancêtre. L’histoire lui ayant appris qu’on avait vu le chevalier Bayard défendre seul le pont du Garigliano contre deux cents cavaliers espagnols, le jeune Gaston s’était promis d’acquérir un jour la force et la bravoure nécessaires pour défier un nombre égal de ses contemporains. En conséquence, il s’était imposé une discipline de fer, développant ses muscles par des exercices journaliers, se livrant à tous les sports nobles, apprenant avec fureur l’escrime et l’équitation. À quinze ans, il était un cavalier accompli, un tireur étonnant, un escrimeur redoutable, un batailleur indompté. Dans ses jeux, il défiait vingt, trente, quarante des collégiens de son âge Il sortait de ces joutes héroïques, couvert de blessures et d’ecchymoses, mais non battu Quelques-uns de ses tremblants condisciples l’admiraient, peu l’aimaient, mais tous le craignaient. Le jeune homme ne demandait pas davantage. Il était, du reste, dangereusement encouragé et excité par son oncle le chevalier Roger d’Arsac qui avait été, quelque vingt ans auparavant, un duelliste forcené. Cet oncle avait été, en quelque sorte, le mauvais ange du jeune Gaston : ayant jeté sa fortune aux quatre vents et se lançant dans les aventures les plus folles, il s’était trouvé au déclin de sa vie sans ressources et