Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/48

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La nuit vint avant que d’Arsac n’ait aperçu les fugitifs. Mais il avait découvert la trace de leurs chevaux et il était certain d’être sur la bonne voie. Après avoir frugalement soupé en prenant des réserves de son sac de voyage, il s’enveloppa dans son long manteau et s’endormit.

Le lendemain, il se remit en marche. En route, il tua un poulet de prairies et un canard. Il les embrocha et les fit cuire à la mode indienne. Il trouva le festin délicieux et il loua Dieu d’avoir eu la bonne idée de créer des poulets et des canards sauvages.

Ayant recouvré des forces, il repartit avec une nouvelle ardeur. Bientôt le pays devint plus accidenté, des montagnes apparurent à l’horizon.

Le chevalier s’engagea dans une de ces forêts dans lesquels les hommes n’ont percé qu’un chemin et que pour cette raison notre Gascon appelait assez judicieusement les « forêts demi-vierges », pour les distinguer de celles où, comme l’a dit non moins judicieusement un romancier universellement admiré, « la main de l’homme n’a jamais mis le pied ! »

Il avait fait un demi-mille à peine, lorsqu’il entendit le bruit des pas de plusieurs chevaux. Il éperonna son coursier qui, soit dit en passant, portait le nom héroïque et fort honorablement porté d’ailleurs de « Ajax ».

Ajax voulant, à l’instar de son maître, se montrer digne de ses bouillants et impétueux ancêtres, partit dans un galop effréné.