Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/68

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Hier, la jeune dame était encore avec nous ; mais le soir mister Harry apprit que vous aviez triomphé de l’attaque de Tête de Faucon, le chef des Sioux. « Ce Démon est plus fort que nous, dit-il alors. Je vais mettre la jeune fille en lieu sûr. Pendant ce temps vous vous cacherez, vous observerez notre ennemi, vous tacherez par tous les moyens possibles de l’arrêter. Moi, je vais le dépister et partir. Dans un mois, jour pour jour, nous nous retrouverons dans la taverne de mister Jack à Toronto et nous réglerons nos comptes. » Il est parti. Mister John, qui, commandait en son absence, vous a épié. La nuit, il nous a ordonné d’incendier la forêt. Nous vous croyions mort lorsque vous êtes arrivé… C’est tout ce que je sais, je vous le jure.

— Bien, répliqua le chevalier. Tu seras mon prisonnier, je te garde comme otage et si jamais tu as menti, si dans un mois je ne retrouve ton fameux mister Harry, je ne te ferai pas cuire dans un bois, mais je le brûlerai la cervelle purement et simplement.

À ce moment, M. Poiroteau arrivait prudemment.

— Tenez, César, lui dit le chevalier, je confie ce prisonnier à votre garde.

M. Poiroteau se montra très fier de son nouveau rôle ;

— Une idée, monsieur le Comte. Si cet homme nous servait de laquais ? Vous n’auriez pas de gages à me payer et je ne devrais pas ainsi augmenter votre petit compte. Vous savez, je ne veux pas abuser de votre