Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/77

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que le vieillard ne l’avait plus reçu depuis sept ans. Quant au mobile du crime, il était simple : M. et Mlle Montluc morts, tués par des assassins inconnus, George Brassey, seul héritier, recueillait toute la succession ! Seule la beauté de Maud et l’amour qu’elle avait éveillé au cœur de Brassey avait retardé le second crime.

L’orpheline s’expliquait aussi pourquoi elle avait cru reconnaître la voix de son cousin et son regard. Cette voix était un peu celle du pseudo-Harry, qui, sous sa fausse barbe et ses cheveux noirs, cachait le visage imberbe et les cheveux blonds de George Brassey. Celui-ci, n’ayant pas triomphé des résistances de Maud sous les traits du bandit, avait joué le rôle de sauveur et de protecteur !…

Maud Montluc pensait à tous ces faits lorsqu’elle s’aperçut que la nuit envahissait sa chambre. Avec l’obscurité, c’était la mort qui descendait lentement vers elle.

Soudain, elle entendit des pas. La porte s’ouvrit : George Brassey entra.

Maud éleva son âme vers Dieu.

— Avez-vous réfléchi ? demanda le jeune homme d’une voix rude et décidée.

— Oui, répondit doucement la jeune fille, je suis prête à mourir.

— Il faut en finir, gronda Brassey. Mourez donc !…

Et, tirant son stylet, il s’avança, menaçant vers la jeune fille. Celle-ci, devant l’éclair de l’acier, sentit tout son courage l’aban-