Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
AVANT-PROPOS


Babolin croyaient à l’enfer, saint Agapet et sainte Gaudeberte croyaient à l’enfer, saint Lubin et saint Odilon croyaient à l’enfer, saint Nicodème et saint Nicaise y croyaient aussi, saint Fiacre et saint Monge y croyaient aussi, saint Andoche et saint Gougeat y croyaient aussi, et une infinité d’autres saints encore plus connus que ceux-là, et dont les noms se trouvent à la tête du Messager boiteux et de l’Almanach des Muses. Tant de saints qui croyaient à l’enfer, à ses tourments terribles et à son éternité épouvantable, aussi fermement que s’ils en avaient tâté, valaient bien tous les païens que vous m’avez nommés.

— Abrégeons, me dit le colonel Saint-Leu ; puis-je me tuer ? — Non, lui répondis-je. Là-dessus, il me quitte en me disant que je n’étais pas de meilleur conseil que ses autres amis.

En sortant de chez moi, il rencontre M. Lemière, à qui il fait part de son dessein. Celui-ci lui crie en le quittant : « Caton se la donna, Socrate l’attendit. » — « Ce n’est là, mon cher Lemière, si je m’y connais, lui réplique Saint-Leu, qu’un vers un peu dur et non une raison pour empêcher de mourir. » Cela dit, il continue son chemin.

7