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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/146

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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


un peu nui à des études plus nécessaires. C’était de la raison jointe à une grande franchise.

Le moment arrivé de repartir pour sa pension, il sent des mouvements de fièvre ; cette fièvre augmente, le délire survint ; une garde malade veilla toute la nuit auprès de son lit. Le lendemain, la cousine, inquiète et affligée, entre dans sa chambre pour savoir quel est son état. Elle le trouve endormi, très agité, tout en sueur, entièrement découvert et tenant sa flûte à la main. Son premier mouvement fut un sentiment de pudeur qui la fit reculer ; mais un sentiment d’humanité la ramène, en baissant les yeux, vers le cousin flûteur pour le couvrir. Il se réveille en sursaut et la prenant par le bras, il la tire sur lui en disant : — Oh ! pour le coup, je tiens ma Nanette[1]. Elle ne m’échappera pas. — À quoi pensez-vous donc ? s’écrie-t-elle tout effrayée. Il ouvre les yeux et voit la cousine dans ses bras. La honte des deux côtés fut égale. Une femme moins vertueuse eût voulu savoir quelle était cette Nanette qui l’occupait si fortement. La cou-

  1. Nanette était une jeune chambrière de la pension.