diocre, mais d’une vivacité prodigieuse,
soit qu’elle parlât, soit qu’elle agit. — Ma
chère amie, dit-elle à son aînée, Dieu se
contente de ce que l’on sait faire. La soumission
et l’obéissance, voilà ce qu’il demande
de nous : si nous devons craindre
quelque chose, c’est de lui déplaire en désobéissant
à la volonté de celui qui l’envoie et
de déplaire à notre sainte maîtresse en n’accomplissant
pas ce qu’elle a vu dans sa vision.
Ne sommes-nous pas avec elle comme
auprès des femmes de Jacob étaient Bala et
Zelpha ? Quand le saint patriarche eut dormi
avec ses femmes, ne dormit-il pas ensuite
avec leurs deux suivantes ? Dieu ne leur sut-il
pas gré de leur soumission, puisqu’il leur
donna de jolis enfants qu’il mit au nombre
des douze patriarches ? Avons-nous quelque
chose à risquer en imitant les saints exemples
qui sont dans la sainte Bible ? Faites
encore attention, ma chère amie, à tous les
maux dont sont menacés ceux qui ne se
soumettent pas aux volontés de Dieu et
de ses prophètes. Je vous avoue que je passerai
deux à quatre nuits avec le saint
ermite plutôt que de m’exposer à de pareils
malheurs.
Ce discours était persuasif ; il n’y avait