Aller au contenu

Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


mon père, passé plusieurs nuits avec moi et avec mes femmes. — Ce n’est pas là, madame, un péché ; mais rien ne détruit comme les longues veilles. Ensuite, qu’a-t-il fait ? — Il m’a connue. — Il n’y a point de péché à cela. Je vous connais bien, vous me connaissez aussi, nous ne péchons pourtant pas. — Mais il s’est approché de moi et ensuite de mes femmes. — Encore à tout cela, il n’y a point de mal. Vous êtes une scrupuleuse, cela n’est pas bien. Tous les jours on s’approche de quelqu’un sans offenser Dieu. Quand je vais au sermon de l’abbé Fauchet et que la foule est grande, soit en entrant, soit en sortant, je m’approche bien des femmes ; elles s’approchent aussi de moi. Tout cela se fait sans offense de Dieu. — Mais, mon père, il a dormi avec moi et avec mes femmes. — Oh ! pour cela, madame, c’est une grande imprudence. On ne dort jamais avec quelqu’un qu’on ne connaît pas ; et vous devez remercier Dieu qu’il ait dormi, car s’il eût été éveillé, vous auriez pu faire ensemble quelque sottise. — Mais, mon père, il était très éveillé en dormant avec moi ! — En voici bien d’une autre ! Madame, quand on dort on n’est pas éveillé et quand on veille on ne dort pas. Faut-il actuellement