mon père, passé plusieurs nuits avec moi
et avec mes femmes. — Ce n’est pas là,
madame, un péché ; mais rien ne détruit
comme les longues veilles. Ensuite, qu’a-t-il
fait ? — Il m’a connue. — Il n’y a point de
péché à cela. Je vous connais bien, vous me
connaissez aussi, nous ne péchons pourtant
pas. — Mais il s’est approché de moi et ensuite
de mes femmes. — Encore à tout cela,
il n’y a point de mal. Vous êtes une scrupuleuse,
cela n’est pas bien. Tous les jours on
s’approche de quelqu’un sans offenser Dieu.
Quand je vais au sermon de l’abbé Fauchet
et que la foule est grande, soit en entrant,
soit en sortant, je m’approche bien des
femmes ; elles s’approchent aussi de moi.
Tout cela se fait sans offense de Dieu. —
Mais, mon père, il a dormi avec moi et avec
mes femmes. — Oh ! pour cela, madame,
c’est une grande imprudence. On ne dort
jamais avec quelqu’un qu’on ne connaît pas ;
et vous devez remercier Dieu qu’il ait dormi,
car s’il eût été éveillé, vous auriez pu faire
ensemble quelque sottise. — Mais, mon père,
il était très éveillé en dormant avec moi ! —
En voici bien d’une autre ! Madame, quand
on dort on n’est pas éveillé et quand on
veille on ne dort pas. Faut-il actuellement
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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON