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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/25

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


le dernier de tous et d’y être pendant toute une éternité occupé à servir sainte Pétronille ou sainte Colombe la cadette ! Quand on jouit de la présence de Dieu, il importe fort peu d’être assis auprès ou loin du trône de l’agneau. Dans le ciel, chaque élu y possède sa dose de félicité, l’un plus grande, l’autre plus petite. On n’y désire jamais un plus grand bonheur que celui dont on jouit. Ce pays est bien différent de celui-ci.

La modestie de M. de Saint-Ognon et les belles choses qu’il dit reçurent de la part de Mme de Bethzamooth toutes les louanges qu’elles méritaient. Elle fit ensuite venir tous ses gens, hommes et femmes. Elle était bien aise de lui donner une preuve de la dévotion avec laquelle tout se réglait dans sa maison. Ils furent tous interrogés. Elle voulut savoir dans quelle église ils avaient entendu la messe, quels livres ils avaient lus, quelles prières ils avaient faites, où ils avaient assisté à vêpres, ce qu’ils avaient remarqué au prône et au sermon. La plupart d’entre eux furent embarrassés de répondre et traités, en conséquence, d’impies, de pécheurs, de débauchés, de sacs à vin, attribuant à l’ivrognerie de son cocher la cherté du foin et de l’avoine, au libertinage de son