sont en prose. Entre ces deux genres, il y a
une grande différence. — Malgré cette différence,
faites-moi voir cette histoire de dévotion.
— Je suis aux ordres de Madame, ses
volontés sont des commandements et l’on
doit obéir sur-le-champ. Je préviens seulement
sa dévotion de ne point s’effrayer des
estampes qui sont dans cette histoire. En
voilà une, par exemple, qui représente l’enfer.
On y voit tous les démons en grand
gala pour recevoir un cordelier condamné à
brûler éternellement pour avoir attenté à la
pudeur de la Vierge d’Orléans. — Il paraît,
dit Mme de Bethzamooth, que, pour un
cordelier, il n’était guère dévot. Dieu fait
bien de le damner. Voyons, je vous
prie, quelle mine fait en enfer le vilain
cordelier.
M. de Saint-Ognon est très embarrassé. Il ne savait comment dénouer cette scène. Un contretemps le sortit d’affaire. Un bruit se fait entendre : c’est le mari de Mme de Bethzamooth qui entre dans la chambre. Volontiers, si elle eût osé, elle eût trouvé mauvais qu’avant de paraître chez elle il ne se fût pas fait annoncer.
M. de Saint-Ognon ferme son livre et prend congé de Mme de Bethzamooth, qui