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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/62

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


dont les seins fussent aussi bien arrondis, aussi élastiques et aussi bien séparés que ceux de Mme de Bethzamooth, avec laquelle j’ai l’honneur d’être en partie de dévotion.

— Vous êtes bien honnête, lui réplique Madame ; mais tout ce que vous me dites est, de votre part, un simple compliment. Vous ne les avez vus, ni touchés. — Je ne les ai point vus, repart M. de Saint-Ognon, des yeux corporels, cela est vrai ; mais il est d’autres yeux que ceux par lesquels nous regardons le soleil, la lune et tous les objets terrestres. Il est en nous, dit le grand Nicole, un œil par lequel nous voyons la justice et la beauté, et cet œil est intérieur. Nous avons aussi une main intérieure par laquelle nous touchons et nous jugeons de la forme et de la perfection des choses, et c’est cette main qui justifie mes paroles, lesquelles sont des paroles de vérité et non des compliments.

— Je vous dirai aussi, Monsieur, et sans compliment, s’il faut en juger par ce que je vois et surtout par ce que je sens, que votre tentation me paraît très grande, très forte et très belle. — La force, la grandeur et la beauté, répond M. de Saint-Ognon, viennent de Dieu, et ce n’est pas à un pécheur tel que moi à s’en glorifier.