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Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/70

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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH

Après différents endroits de l’Exode et du Lévitique, elle arrête M. de Saint-Ognon et lui demande : — Pourquoi Dieu ordonna-t-il d’immoler une si grande quantité de bœufs, de veaux, de béliers, de brebis, d’agneaux et de pigeons ? Dieu se plaisait-il à faire verser le sang des animaux ? N’avait-il pas fait un pacte avec eux après le déluge ? N’est-ce pas une contradiction et même une barbarie de faire égorger des bêtes avec lesquelles on a transigé ? Il me semble aussi que Dieu aimait un peu trop qu’on lui donnât des fêtes, et celles qu’on célébrait en son honneur ressemblaient un peu trop à nos grands jours de boucherie ; dites-moi, je vous prie, pourquoi lorsque Moïse ordonne l’immolation de telle ou telle victime, répète-t-il sans cesse : « Ce sacrifice est agréable au Seigneur : la fumée et l’odeur de cet holocauste lui plaisent infiniment. » Il me semble entendre mon maître d’hôtel dire au cuisinier : « Servez souvent à Madame des laitances à la sauce de poulet ; c’est un plat qu’elle aime beaucoup. Mettez force truffes dans les ragoûts, le parfum lui en est agréable. »

— Dites-moi encore pourquoi Dieu, qu’on représente tenant les rênes de l’univers,