d’aller à la comédie. — Allez, Madame, dit-il,
allez avec confiance : Dieu connaît ceux
qui sont à lui. Je vous le conseille aussi à
cause de certaines analogies, dont je vous
parlerai en temps et lieu, et qui peuvent se
trouver entre les papes et les comédiens qui
les représentent quelquefois. C’est ce que
Madame verra ce soir dans la tragédie
d’Athalie. Sa dévotion sera fort édifiée de
voir sur la scène française un pape juif de
la tribu de Lévy.
Madame de Bethzamooth alla donc aux Français. La tragédie d’Athalie ne lui plut pas. Quoique dévote, elle la trouva de mauvais exemple. — Il ne convient pas, disait-elle, que des prêtres conjurent jamais contre leur roi, ni contre leur reine. Les convulsions dont le grand prêtre Joad est agité tout le long de la pièce ne lui déplurent pas moins. Ces grands défauts lui sautèrent aux yeux. Elle n’en savait pas encore assez pour sentir les beautés de ce chef-d’œuvre dramatique.
Le comte d’Arnavon, son père, vint la féliciter sur sa grossesse. — Demain, lui dit-il, c’est le jour de ma loge à l’Opéra ; on y est fort commodément ; si vous étiez une femme raisonnable, vous y viendriez avec