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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH

L’histoire ne dit pas que le père, ni le mari, ni le frère, ni la sœur prissent goût pour l’église et pour les sermons ; mais en très peu de temps Madame la dévote en prit un très grand pour les spectacles.

L’Opéra-Comique ne lui parut bientôt qu’un amusement agréable et honnête. Le Grand-Opéra lui sembla être le pays de l’enchantement et de l’illusion, du plaisir des yeux et des oreilles. Le Théâtre-Français, une école d’instruction et de savoir-vivre, de grands sentiments et de bonnes plaisanteries.

Il n’y eut pas jusqu’aux petits théâtres de la foire et des boulevards qui à ses yeux n’eussent une utilité publique. La foule des désœuvrés dont ces spectacles regorgent lui fit sentir la nécessité de les réunir pour les amuser plutôt que de les abandonner à leur désœuvrement.

La raison lui vint peu à peu comme après une longue maladie les forces reviennent à un convalescent. Dans le monde elle se conduisit avec tant d’honnêteté qu’on oublia jusqu’au travers qu’elle avait eu de quitter le nom de son mari, celui de marquise de Vaucluse, pour en prendre un ridicule. Au bout de neuf mois elle accoucha d’une fille