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PIERROT

Il risqua la tête hors de sa cachette et regarda autour de lui, reniflant l’air. Par-dessus le bord de la tranchée il vit des mouvements d’hommes et le soleil brillant sur des canons de fusil et sur des casques d’Allemands. Il rentra à la dérobée, l’expérience lui avait appris à être prudent.

Il en avait assez des soldats et de la guerre. Il résolut d’attendre.

Toute la journée il souffrit les affres de la faim et se débattit contre l’envie de se lancer éperduement à la recherche de nourriture. Et comme le jour avançait, il ressentit un besoin toujours grandissant de retourner à la maison. Il était hanté d’un intense désir de retrouver sa couche confortable dans l’écurie de Médard ; d’atteindre la maison où il y avait toujours abondamment à manger ; de sentir les mains si bonnes qui connaissaient la façon de guérir les blessures d’un chien ; de goûter l’affection humaine qui, dans son esprit, était