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Page:Dyer - Pierrot chien de Belgique, trad Mathot, 1916.djvu/110

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PIERROT

présence de l’homme. Ses pattes meurtries s’étaient cicatrisées, mais il était obligé de marcher sur trois jambes à cause de sa blessure et il était encore très raide et loin d’être fort. Toujours son nez recherchait sur la terre et dans l’air l’odeur de la nourriture.

Il s’arrêta soudain et leva la tête. D’un ravin peu profond, à quelques pas de la route, vint un relent qui, tout d’un coup, l’attira et le repoussa. c’étaient des émanations d’homme et de fumée d’un feu de bois. Il y avait aussi une odeur de nourriture. L’idée des soldats le terrifia, mais l’exercice inaccoutumé auquel il venait de se livrer avait rendu sa faim dévorante.

Le relent de la nourriture irrésistiblement l’attira ; il rampa furtivement vers les buissons menus qui croissaient le long du ravin. Épiant au travers, il vit avec effroi le scintillement de feux de camp mourant qui s’étendait sur une longue ligne et de vagues formes d’hommes