Aller au contenu

Page:Dyer - Pierrot chien de Belgique, trad Mathot, 1916.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHIEN DE BELGIQUE
3

rette à lait de mère Marie, depuis sept ans, hérissa son poil, bâilla formidablement, se dressa lentement sur ses pattes, abandonna la porte d’entrée et, d’une démarche fière, s’approcha de Pierrot, le flaira, puis se détourna avec un regard plein de dignité mécontente. C’est par cette cérémonie que Pierrot fut accepté et consacré membre de la famille.

C’était, en fait, parce que Luppe prenait de l’âge que l’on avait fait venir Pierrot. C’était chose triste que de songer au jour où le vieux compagnon ne serait plus capable de trotter vers la ville pour livrer le lait et le fromage, mais la Providence a mis d’étroites limites à la vie d’un chien, et, mère Marie aurait bientôt besoin d’un coursier plus jeune et plus fort.

Ainsi, un dimanche matin, père Jean avait fait mettre à Henri, ses plus beaux habits, car ils allaient en voiture à Bruxelles, au marché aux chiens, où se trouveraient quantité de