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chien de belgique
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en continuant leur feu. À la fin, les Allemands se retirèrent et le gros de la bataille se déplaça. Les carabiniers furent rappelés et rentrèrent avec leurs batteries en s’abritant derrière les arbres pour reprendre haleine. Précisément, comme ils tournaient, une balle rapide atteint un jeune chien à robe tachetée dont Pierrot avait fait la connaissance. Il trottait tout près de son compagnon et de la mitrailleuse, et avec un cri de douleur et d’effroi, il fit un bond et tomba aux pieds de Pierrot, le sang rouge s’échappant de son épaule.

Stupéfait de terreur, Pierrot s’arrêta net et flaira son camarade tombé. Alors Conrad l’obligea à avancer tandis que l’homme dégageait le chien mort en coupant ses traits.

Ce jour-là, pour les carabiniers la bataille était terminée, mais Pierrot avait vu la mort de près et il commençait à comprendre.