Page:E. Daudet - Jules Simon, 1883.djvu/17

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aisé de deviner que ce jeune enthousiaste des illustres philosophes dont il avait entrepris l’apologie trouverait un jour en soi l’ardeur et le courage des tribuns du Forum, et qu’à quelque temps de là, cet homme de parole allait dans sa chaire même se révéler homme d’action ; car, c’est bien un acte que cette protestation que, le 15 décembre 1851, il fit entendre au nom du droit contre les attentats de la force.

En 1849, pour la première fois, il avait siégé dans une assemblée politique, envoyé à la Constituante par les électeurs des Côtes-du-Nord. En y entrant, et quoique républicain, il était allé prendre place parmi les modérés de son parti. Dès le lendemain, il s’y déclarait l’ennemi des doctrines socialistes ; en juin, il conformait sa conduite à ses déclarations, en combattant pour la cause de l’ordre, ce qui est encore une manière de combattre pour la cause de la liberté.

À partir de ce jour, on le vit s’occuper surtout des questions d’enseignement, et défendre l’Université contre le fougueux ultramontanisme de Montalembert. Ce n’était pas qu’il rêvât une croisade contre l’Église catholique.