Page:E. Daudet - Jules Simon, 1883.djvu/19

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assemblée, M. Jules Simon, rentré dans la vie privée, avait repris son cours à la Sorbonne. C’est là que le surprit le coup d’État de décembre. Il protesta, nous l’avons dit ; il refusa de prêter serment au régime nouveau, et considéré comme démissionnaire, il se trouva tout à la fois hors de la politique et hors de l’Université.

Mais la plume lui restait, la plume et la parole, instruments redoutables dont il allait pendant plusieurs années faire usage contre le gouvernement impérial.

D’abord, il parut vouloir se recueillir dans l’étude, laisser passer les premiers temps du régime nouveau, attendre que le pays qui, dans un jour d’alarmes, avait acclamé l’avènement d’un pouvoir sans contrôle, eût recouvré quelque sang-froid et compris les périls du gouvernement personnel. C’est alors que commença cette série de beaux livres : le Devoir, la Religion naturelle, la Liberté de conscience, la Liberté, l’Ouvrière, l’École, qui allaient consacrer la réputation de l’écrivain. La liste en est longue. M. Jules Simon a abordé la plupart des grandes questions philosophiques et sociales. Il les a exposées, raisonnées, com-