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l’idée de s’adresser à M. Jules Simon dont l’autorité était déjà grande en Belgique, dans les villes où il avait parlé, et de lui demander de venir contribuer à la pacification du pays, en répondant au nom des uns ce qui devait être répondu aux autres, et en apportant dans son argumentation cette modération de fond et de forme qu’on ne pouvait obtenir des combattants eux-mêmes.

M. Jules Simon hésita un moment. Il ne pouvait qu’être du côté des libéraux ; mais il redoutait que ceux-ci le trouvassent trop impartial, trop calme, trop respectueux du droit de tous. Le bourgmestre lui ayant donné l’assurance qu’il serait suivi, il partit et fit à Gand les quatre conférences réimprimées ensuite sous ce titre : la Liberté de conscience. Le succès fut retentissant et le but atteint.

Nous ne voulons pas entrer dans l’appréciation des idées émises par M. Jules Simon dans ce livre comme dans d’autres. Il considérerait comme une flatterie indigne de lui une affirmation qui tendrait à établir son infaillibilité. Mais ce qu’on peut dire de son œuvre écrite, sans manquer à la vérité, c’est que les principes qu’elle résume ne sont injurieux pour