Page:E. Daudet - Jules Simon, 1883.djvu/26

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c’en était fait du régime autoritaire et du gouvernement personnel, que l’empire devait fatalement revenir à la vérité parlementaire, et que s’il n’était pas assez fort pour la supporter, il n’avait plus qu’à disparaître.

M. Jules Simon s’élança dans l’arène ouverte à ses ardeurs plein de confiance dans l’avenir. Il était en pleine maturité de son talent, riche des forces accumulées pendant les jours de retraite. Ce sont là les belles années de sa vie. Toujours sur la brèche, il revendique la liberté de la presse, le développement de l’instruction publique, la liberté commerciale. Il parle sur la question romaine, il demande la séparation de l’Église et de l’État, la suppression du délit d’offense à la morale publique et religieuse.

On peut ne pas tout approuver dans son langage ; et lui-même aujourd’hui est-il peut-être tenté de penser que quelques-unes de ses revendications étaient au moins imprudentes, plus réalisables en théorie qu’en pratique et que, s’il appartient aux oppositions de les faire entendre, il est moins aisé aux gouvernements d’y faire droit. Oui, dans cette longue campagne poursuivie à la tribune, à travers mille difficultés, devant une majorité intolérante, en