Page:E. Daudet - Jules Simon, 1883.djvu/36

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en péril, il s’est mis en avant pour les défendre, fidèle à son passé, sans être arrêté dans son élan par la crainte de rencontrer ses principaux alliés pour cette campagne parmi ses adversaires de la veille. On l’a vu alors déployer toutes les ardeurs de son éloquence pour combattre l’article 7 et les lois existantes, et c’est au nom de la liberté que ce libre penseur s’est fait l’avocat des congrégations religieuses.

Nous avions donc raison de dire, en commençant, que ce qui domine la vie de M. Jules Simon et en crée l’unité, c’est l’infatigable constance qu’il a mise au service de la cause libérale. Libéral et tolérant dans ses actes politiques, libéral et tolérant dans ses écrits, c’est ainsi que se résume, parmi les événements auxquels il fut mêlé, sa conduite pendant un demi-siècle.

M. Jules Simon touche à sa soixante et dixième année. L’âge n’a rien pu contre son tempérament vigoureux ni contre la lucidité de son cerveau. C’est hier qu’à la tribune du Sénat il retrouvait les superbes accents de sa maturité ; ceux qui l’entendaient se croyaient reportés à quinze ans en arrière et revoir l’orateur, au