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Page:E. Daudet - Le Comte de Paris, 1883.djvu/24

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dance volumineuse avec les hommes les plus distingués de la grande république. L’administration de sa fortune, ses devoirs sociaux, ses obligations familiales, le sport, l’escrime, la lecture achèvent de remplir sa vie.

Son abord est un peu froid ; comme son oncle, le duc d’Aumale, il a ce regard mélancolique et voilé qui révèle la concentration de la pensée et l’habitude de la méditation. Mais qu’un beau récit, qu’un argument poussé à fond, qu’un mouvement d’indignation fasse passer dans les yeux l’attendrissement, le sourire ou la colère, et la physionomie s’anime, laisse deviner une imagination ardente et un cœur généreux. Il est difficile de le connaître sans l’aimer. Si la séduction qu’il exerce est lente à se produire, elle est puissante. Il est de ceux qui inspirent les sympathies profondes et les grands dévouements. On en citerait aisément autour de lui qui ne se sont marchandés jamais et sur lesquels il sait qu’il peut compter. En posséder de tels, c’est prouver qu’on en est digne. Tel est le prince que la mort du comte de Chambord a fait le chef de la maison de France. À vrai dire, c’est maintenant que l’histoire va commencer pour lui et qu’objet d’espérances