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LE DUC D’AUMALE

père, il s’était déjà fait un nom honoré ; sous la République, il a ajouté encore au prestige de ce nom. Si l’on veut se rappeler par quels exploits, par quelle conduite, par quels traits, ses frères et ses neveux le duc de Nemours, le prince de Joinville, le comte de Paris, le duc de Chartres, le duc d’Alençon, dans l’exil d’abord, durant la guerre de 1870 ensuite, et enfin, depuis que les portes de la patrie se sont rouvertes devant eux, ont manifesté leur patriotisme, on reconnaîtra que pour que le duc d’Aumale ait été considéré comme celui d’entre eux en qui s’incarnait plus spécialement la gloire de la maison d’Orléans, il faut qu’il ait déployé de rares qualités et se soit montré toujours un homme au sens le plus complet du mot.

D’ailleurs, quels que soient les événements dont elle ait à souffrir, quels que soient les changements qui se produisent dans ses mœurs, dans ses opinions, dans son histoire, une grande nation ne se transforme pas assez en quarante ans ni d’une manière assez définitive pour cesser d’aimer tout à fait ce qu’elle a aimé jadis, et on peut certes affirmer que, dans ce pays, la famille d’Orléans a été passionnément aimée. Les services qu’elle lui a