leur père. Le travail comme leur valeur avait fait d’eux d’incomparables soldats. Dans leurs veines coulait le sang belliqueux des ancêtres. Ils aimaient la vie des camps ; ils possédaient tout ce qui dispose l’homme à s’en éprendre, le courage, l’audace, la santé, la sûreté du coup d’œil, le goût des fatigues corporelles. Ils savaient que leur nom comme leur état les condamnait à être des vaillants et leur fortune militaire ne présente, en ses détails, rien qui soit contraire à la justice. Ce qui était vrai pour les aînés de la maison ne l’a pas été moins pour les plus jeunes qui, élevés loin de la France, allèrent apprendre la guerre aux États-Unis et en Italie.
Il est donc vrai de dire du duc d’Aumale que sa carrière de soldat n’a rien dû à la faveur, si ce n’est les occasions de se révéler tel qu’il était. L’armée française tout entière partage ce sentiment. Ceux de ses membres qui dans les fils de Louis-Philippe n’aiment pas les princes admirent quand même les soldats. Comment en serait-il autrement quand on a vu le duc d’Aumale à l’œuvre ? À une date qui n’est pas loin de nous, il avait reçu le commandement le plus rapproché de la frontière