commentait devant quelques intimes un passage des mémoires de Marmont, dans lequel il est dit que jamais un homme ne ressent de plus cruelles angoisses que lorsqu’il est partagé entre le devoir et l’honneur.
« Marmont se trompe, s’écria-t-il. Il n’arrive jamais, il ne peut jamais arriver qu’il y ait contradiction entre l’honneur et le devoir. Remplir son devoir, c’est être fidèle à l’honneur. »
Il résumait lui-même, en parlant ainsi, la maxime de sa vie. Homme du devoir, disions-nous en commençant ; oui, toujours et partout, et chevalier de l’honneur.
Descendu du pouvoir, le deuxième président de la République française a eu à cœur de ne pas créer de difficultés à ses successeurs. Il n’a eu aucun effort à faire pour cela, car il n’a gardé ni colère, ni rancune, ni même mauvaise humeur. Il vit maintenant dans la retraite, sinon dans le repos, regrettant de n’être pas appelé à prendre part à la réorganisation militaire de la France, mais s’intéressant passionnément à tout ce qui se fait dans ce but. Il trompe l’infatigable besoin d’activité qui est en lui en donnant ses soins à sa famille qu’il adore et dont il est adoré, en montant à che-