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D’UNE COCODETTE


vée. Cependant, elle reprit vite possession d’elle-même, et me regarda bien en face, semblant attendre une réponse à l’objection qu’elle m’avait faite.

— Je ne désire point emprunter, lui dis-je. Il faut rendre, tôt ou tard, quand on emprunte, et je ne saurais prendre d’engagements pour l’avenir.

— Qui parle de vous prêter ? fit-elle avec un cri d’humeur. Il s’agit simplement de vous… obliger.

— Qui consentirait à m’obliger en cette circonstance ?

— Ce ne serait pas moi, pour sûr ; malgré le vif désir que j’en aurais, mes moyens ne me le permettraient pas. Mais ce pourrait être… un ami.

— Hélas ! madame, je n’ai pas d’amis.

— Oh ! que si.

— Qui donc ?

— Cherchez.

— J’ai beau faire, je ne trouve pas.

— C’est que vous cherchez mal.

— Mais non. Je fais tout mon possible.

— Je ne suis malheureusement pas autorisée à vous dire le nom de la personne, reprit-elle. Il m’est même formellement interdit de vous le faire soupçonner

— Vous pouvez bien, au moins, me dire si