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Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/53

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DES PETITS CÉTACÉS.

compris de beaucoup de personnes. Il me suffit toutefois de compter sur quelques sympathies.

Cependant commençons et plaçons en lumière le récit de Frédéric Martens. J’admets l’identité de ce fluide nageant à fleur d’eau avec le mucus. Qu’on veuille bien se rappeler ce que j’ai rapporté plus haut touchant cette substance sur la foi de Berzélius. Une autre illustration de la science en a traité pareillement et d’une manière plus explicite, plus directement applicable à notre question : c’est M. Dumas dans le Dictionnaire classique d’Histoire naturelle, au mot génération. Cet illustre physiologiste et Prévost de Genève, son ami et son émule, examinèrent de concert les phénomènes de l’éclosement et des premiers développemens organiques à l’égard de la Grenouille : voici comme ils s’exprimèrent sur le mucus (tome 7, pag. 210) :

« Le premier phénomène qui s’est offert à nous consiste en une absorption d’eau que le mucus opère, et de laquelle résulte un gonflement considérable. » Après un examen poursuivi d’heure en heure de ce fait d’un haut intérêt physiologique, les auteurs affirment avoir vu qu’au bout de quatre heures d’immersion, l’absorption était complète, et que le mucus était saturé d’eau.

Arrêtons-nous sur cette combinaison, sur ce mucus hydraté. C’est un produit nouveau : que cette qualification à laquelle la nécessité nous a fait recourir lui vaille le profit de sa dénomination.

La nature n’est prodigue d’inventions que dans le besoin : dans l’emploi possible d’un moyen d’abord mis en jeu est la raison de son immédiate