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VUES GÉNÉRALES.

pour démonstrativement impossible dans le milieu aquatique. Je me mis donc à regarder dans la bouche des Cétacés, j’y aperçus nombre d’obstacles à la libre pratique de la succion ; il fallut bien conclure que les Cétacés ne pouvaient téter. Et, de là, mes efforts vers de nouvelles recherches ; efforts qui n’ont été couronnés d’un plein succès qu’à partir du 11 mars dernier, jour où j’ai pu étudier l’organisation de l’appareil mamellaire des Cétacés.

Ce à quoi je m’attendais ; j’en ai trouvé le système différent de celui propre aux Ruminans, propre à tous les Mammifères terrestres, non point par la survenance de nouveaux matériaux, mais par la profonde altération de tous comme de chacun d’eux : car, dans toutes les parties de cet appareil, était quelque chose d’aussi profondément modifiée que l’est le système de la locomotion, où, une seule paire de nageoires chez les Cétacés remplace la double paire d’appareils marcheurs des animaux terrestres.

Décrivons. La glande est superficielle, recouverte d’une peau mince, et elle verse immédiatement dans la tétine chez les animaux aériens ; mais dans nos animaux toujours immergés dans l’eau, les Cétacés, elle est d’abord logée profondément, et se voit entre les muscles abdominaux et un large muscle peaucier ; mais de plus elle est composée de trois parties distinctes, qui sont placées bout à bout, et parallèlement à l’axe du sujet, dans l’ordre suivant, savoir : 1o la glande ; 2o un long réservoir ; et 3o un bout extra-cutané servant de canule. La