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SECONDE ARGUMENTATION.

« Qu’a fait notre savant confrère, en désespoir de cause ?

« Il a supposé que l’os hyoïde des oiseaux tirés, d’une part par les muscles de la langue, de l’autre, par le larynx, a éprouvé une rotation sur ses cornes antérieures, et que ses cornes postérieures se sont trouvées par là dirigées en avant, sont devenues les os de la langue.

« Voilà sans doute une culbute possible à concevoir dans un squelette dont les os ne tiennent que par du fil d’archal, et où il n’y a que des os seulement. Mais je le demande à quiconque a la plus légère idée d’anatomie : cela est-il admissible lorsque l’on songe à tous les muscles, à tous les os, à tous les nerfs, à tous les vaisseaux qui s’attachent à l’os hyoïde ! Il faudrait… Mais je m’arrête ! la seule idée effraierait l’imagination. Pour conserver une identité apparente dans le nombre des pièces osseuses, on aurait tout changé dans les connexions et dans les parties molles. Que serait alors devenu le principe de l’unité de plan ? Mais enfin ne préjugeons rien, admettons pour un moment une hypothèse aussi étrange ; voyons si elle nous mènera bien loin. »

(M. Cuvier passe à une troisième classe, aux reptiles[1], et prenant la tortue pour exemple, il réfute, en suivant la même marche, toute idée d’analogie entre l’hyoïde de cet animal et celui des mammifères et des oiseaux. Puis il ajoute :) « les personnes qui admettent une dé-

  1. Les reptiles ne forment point une classe naturelle, surtout de la façon de la classe des oiseaux. J’ai toujours désiré m’expliquer à cet égard, et je me réserve d’écrire sur ce sujet, lequel exigera de fort grands développemens.