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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

rantit à l’avance qu’elles seront impuissantes dans tel cas, contredites dans tel autre. Mais en vérité, sont-ce là des reproches légitimes ? Cette nouvelle méthode, je la donne comme un instrument de recherches : je n’en recommande l’usage qu’à ce titre. Et elle est effectivement un véritable instrument de découvertes, si elle s’appuie toujours avec discernement sur l’intime association de ses règles particulières[1]. Enfin elle ne serait pas, dit-on, appelée à donner telle solution, à procurer tel autre accès. Cela est possible.

Mais, au surplus, il faudrait, pour que cette argumentation pût signifier quelque chose, que les principes aristotéliques, sur lesquels on revient avec tant d’affectation, eussent donné mieux. Or, c’est, depuis deux mille deux cents ans qu’ils sont promulgués, qu’ils auraient (Argumentation à la date du 22 février) procuré dès ce moment à la zoologie des bases définitivement essentielles. Cependant, qu’ont-ils vraiment, pour leur propre compte, fait entrer dans la science ? Avec eux, toutes les analogies, cachées sous le voile des grandes métamorphoses, n’étaient pas même soupçonnées probables. Avec eux, je puis continuer de dire, en fait d’analo-

  1. La théorie des analogues, le principe des connexions, les affinités électives des élémens organiques, et le balancement des organes : Voyez, pour le développement de ces idées, le discours préliminaire de ma Philosophie Anatomique, tom. II.