Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
212
SECOND RÉSUMÉ.

semblances de structure et de fonctions des parties. Dès que cette ressemblance leur manquait et s’effaçait, ce qui arrive bientôt pour peu qu’on passe d’une espèce à l’autre, ils se croyaient en présence d’objets nouveaux, et, en conséquence, leur imposaient des noms nouveaux aussi. Cette différence dans les noms fit voir partout une différence dans les choses, et l’analogie fut perdue de vue. Ainsi le vétérinaire, voyant le membre antérieur d’un bœuf, et s’apercevant que sa forme diffère considérablement de celle du bras de l’homme, désigne différemment aussi toutes les parties qui le composent. Il nomme os du canon, ergots, sabots, les parties qui, dans l’homme, portent le nom de métacarpe, de doigts rudimentaires, d’ongles. L’extrémité inférieure du membre antérieur de ce bœuf, ou autrement le pied, comparée à l’extrémité du même membre chez le singe, n’est plus un pied, si on ne fait attention qu’à la forme et à l’usage ; mais un organe tout différent, qu’on appelle aussi du nom différent de main. Chez le lion, ce pied est une griffe ; chez les chauve-souris, une aile ; chez la baleine, une nageoire : de sorte qu’en mettant un nom différent à ce même organe, et attachant une idée différente à chaque différence de nom, le principe d’analogie s’obscurcit et finit par être totalement négligé.

Ce n’est donc point sur des considérations de