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NOUVEAUTÉ ET UTILITÉ

pable de rechercher et de saisir les conformités physiques.

J’ai déjà employé dans un des discours préliminaires de ma Philosophie anatomique le souvenir d’une inspiration soudaine de Newton. Son génie, entré en méditation sur les rapports et l’uniformité des masses planétaires, fut tout-à-coup frappé de l’idée que les mêmes vues étaient également applicables aux animaux : « Et oui, aussi, s’écrie Newton en terminant son livre de l’Optique ; oui, sans le moindre doute, l’organisation animale est soumise au même mode d’uniformité. In corporibus animalium, in omnibus fere, suniliter posita omnia. »

Enfin, n’est-ce point sur l’idée, que les êtres d’un même groupe s’enchaînent par les rapports les plus intimes et sont composés par des organes analogues, que repose l’échafaudage des méthodes en histoire naturelle.

Telles furent d’origine les idées de la zoologie ; je les reçus ou conçus de bonne heure. Mais surtout elles me frappèrent d’une toute parfaite conviction vers le milieu de ma carrière. C’est aussi ce qu’en pense réellement M. le baron Cuvier selon les termes précités de son mémoire. D’après cela, il faudrait conclure que nous sommes bien près de nous entendre sur le fond des choses.

Mais non ; je dois accorder à M. Cuvier qu’il y