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VIII

cuté dans l’âge mûr. Peut-être est-ce pour cela, que plus d’une pensée joyeuse s’achève sur un ton grave.

Cependant, à tout prendre, la sérénité l’emporte, la première espérance n’a pas été vaincue.

Pour une époque qui préfère à tout l’improvisation, je crains de me perdre dans l’esprit du lecteur, en avouant combien de temps, de scrupules, de soins divers, j’ai mis à une œuvre purement littéraire.

Commencé en Belgique à la fin de 1855, Merlin a été achevé en Suisse au commencement de 1860. Durant ce long intervalle, je n’ai guère cessé, au milieu d’occupations très-différentes, il est vrai, de revenir à l’œuvre sur laquelle je dois être jugé ; car en aucune autre, je ne mettrai autant de moi.

La légende de l’âme humaine jusque dans la mort, et par delà la mort, voilà mon sujet. Il n’en est pas de plus grand. On m’excusera, peut-être, d’y avoir employé tant de jours, si j’ajoute que Milton voulait y consacrer sa vie.