Page:E. Semerie (1871) La République et le Peuple souverain.djvu/9

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sité et les académies, malgré toutes les classes en déca dence que son souffle va bientôt renverser. Au moment où on la croyait écrasée sous le plébiscite impérial, elle a surgi tout d’un coup, au milieu de l’orgie bonapartiste, annonçant enfin la venue de la lumière et l’aurore des temps nouveaux.

La République, c’est le roc inébranlable sur lequel nous construirons l’avenir, et les portes des palais féodaux et royaux ne prévaudront point contre elle. En voyant, à la République terrible de 92 qui fit trembler tous les rois, et à la République rayonnante de 48 qui fit chanceler tous les trônes, succéder la République age nouillée du 4 septembre, quelques-uns ont pu croire que sa durée serait courte. Mais déjà, au 18 mars, elle s’est relevée robuste, car la vraie puissance est en elle, celle qui est basée non sur les classes sociales épuisées qui occupent encore, comme des fantômes la scène politique, mais sur toutes les forces sociales nouvelles qui se dé veloppaient depuis longtemps en silence, et qui vont ap paraître à sa voix avec toute la vigueur de la jeunesse.

Le temps est donc passé des momeries monarchiques et des jongleries parlementaires. Les nobles traditions de la Convention sont enfin renouées. A nous d’être les continuateurs éclairés, non les copistes serviles de cette immortelle assemblée.

Il ne suffit plus aujourd’hui d’être émancipé des idées théologiques ; il faut encore rompre avec les errements du vieux dogmatisme jacobin. Un nouvel athéisme est devenu nécessaire, c’est celui qui s’adresse au dieu Majorité.