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manifestation de la sexualité infantile pour préparer l’adulte aux restrictions exigées par le lien social. D’où l’obligation d’une vie sexuelle plus ou moins identique pour tous. Ce refoulement des pulsions instinctuelles — sexualité, mais aussi agressivité — crée le « malaise dans la civilisation ». Il y a, selon Freud, une tendance irrévocable de la civilisation humaine à restreindre la liberté sexuelle.

L’analyse de Marcuse aboutit à des conclusions différentes. C’est parce que le capitalisme ajoute au principe de réalité le principe de rendement que la société moderne est « surrépressive ». Contrairement à Freud, Marcuse ne croit pas à la pérennité des contraintes instinctuelles. Une société où triomphe le principe du plaisir est possible. Marcuse annonce l’avènement d’un socialisme du désir et prolonge ainsi ce qui chez Wilhelm Reich demeurait encore vague et confus.

Entre les extrapolations idéologiques, souvent contradictoires, des concepts psychanalytiques fondamentaux, une place très importante quant aux applications pratiques est occupée par diverses écoles psychologiques qui s’inspirent de la psychanalyse dans ses méthodes d’investigation tout en rejetant un certain nombre de ses hypothèses. Ainsi la nouvelle théorie de l’attachement renverse le schéma freudien en tirant de l’observation du comportement des animaux supérieurs et de l’homme la conclusion que c’est l’amour qui conduit à la sexualité et non l’inverse.


Des couvents aux studios publicitaires

L’athéisme intransigeant de Freud, constamment réaffirmé dans son œuvre, en particulier dans « L’Avenir d’une illusion » et « Moïse et le monothéisme », et le caractère essentiellement antireli-