Page:EDMA - La psychanalyse, Le Livre de Poche, 1975.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

duit la médiation de la parole. Freud exigera d’ailleurs que l’analyste soit lui-même analysé et que les conflits qui l’animent soient résolus avant d’entreprendre des cures analytiques.

5. Les dissidents américains du mouvement psychanalytique redonnent un sens à l’autoanalyse condamnée par l’orthodoxie freudienne. Karen Horney, auteur des « Voies nouvelles de la Psychanalyse » (1939) et de « La Personnalité névrotique de notre Temps » (1937), la considère comme un complément nécessaire de l’analyse pour sa préparation et son approfondissement. Une telle revalorisation de l’autoanalyse s’explique par le fait que le mouvement culturaliste, auquel se rattache Karen Horney, remet en question les postulats fondamentaux de la théorie analytique, notamment l’éthiologie sexuelle des névroses et l’existence de l’inconscient. Mais la plupart des analystes orthodoxes voient dans l’autoanalyse un obstacle et un danger pour le bon déroulement de la cure.

6. Si l’autoanalyse a joué un grand rôle dans l’élaboration de la théorie freudienne, il semble qu’elle conduise très souvent à des échecs thérapeutiques graves, avec déclenchement d’angoisse et refoulement secondaire des conflits. Cette forme d’« analyse sauvage » (wild analysis) peut donc apparaître comme l’un des symptômes les plus importants de la résistance du malade et de l’homme normal à la vérité de l’inconscient.

Voir aussi : Culturalisme, Défense.