Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/107

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l’eau pure, l’élixir de vie coulant à flot du sein de la terre ! Je vois une cité immense se dresser sur cet emplacement, des gratte-ciel, des cinémas : le terrain vaudra alors deux mille dollars le mètre carré et vous pouvez l’acquérir aujourd’hui pour deux pauvres petits dollars…

— J’en prendrai pour un dollar, fit Eden, sarcastique.

— J’en appelle à vous, mademoiselle, continua le marchand de terrain. Si cette bague à votre annulaire a quelque signification, vous vous marierez bientôt.

Eden, tout surpris, remarqua en effet une grosse émeraude montée sur platine au doigt de Paula Wendell.

—… Vous, mademoiselle, vous êtes plus prévoyante. Achetez aujourd’hui même un lot et conservez-le pour… pour vos enfants. Une fortune ! N’est-ce pas que j’ai raison, Mademoiselle.

— Peut-être, dit la jeune fille, le regard perdu au loin. Mais vous vous trompez. Ce monsieur n’est pas mon fiancé.

— Oh ! fit l’autre, embarrassé.

— Je suis un étranger de passage dans le désert, précisa Bob.

— Voilà… vous ne me comprenez pas parce que vous êtes étranger au pays. Sachez que Los Angeles ressemblait autrefois à cette morne étendue.

— Pour certaines gens… cela n’a pas changé, observa Eden.

Le jeune homme lui lança un regard sévère.

— Oh ! je comprends ! Vous venez de San Francisco. (Il se tourna vers la jeune fille.) Ainsi, ce monsieur n’est pas votre fiancé, Mademoiselle ? Mes sincères félicitations !