Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/137

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— Écoutez, Eden ! hurla le millionnaire. Je vous pose une question. Taisez-vous, mademoiselle, laissez-nous parler ! Je vous le répète, je veux ces perles… tout de suite. Inutile de les faire nettoyer. Je parle assez clairement pour me faire comprendre…

— Excusez-moi, répondit tranquillement le père de Bob. Demain matin, j’enverrai les prendre et elles partiront demain soir.

— Et elles arriveront au ranch seulement mardi soir. Eden, vous me rendez malade… j’ai bien envie de vous envoyer promener avec vos perles. (Madden fit une pause et retint son souffle.) Toutefois, si vous m’assurez qu’elles partiront demain sans faute…

— Je vous en donne ma parole, dit le bijoutier. Elles partiront demain soir au plus tard.

— Bien. J’attendrai. Mais je vous préviens, mon ami, je ne traiterai plus d’affaires avec vous. J’attends votre messager mardi. Au revoir.

■■

Furieux, Madden raccrocha le récepteur. Sa mauvaise humeur persista durant tout le déjeuner et Bob Eden essaya en vain d’animer la conversation. Après le repas, Thorn prit la petite voiture et disparut sur la route. Bob Eden dans l’expectative, flâna autour de la maison.

Plus tôt qu’il n’avait osé l’espérer, son attente pris fin. Paula Wendell, fraîche et jolie comme une aurore californienne, arriva dans son élégante voiturette et stoppa derrière la clôture de fil de fer barbelé.

— Bonjour ! fit-elle. Montez ! Vous paraissez content de me voir.

— Content ! Mademoiselle, vous me sauvez la vie. Les relations sont très tendues, ce matin au ranch. Le croiriez-vous, P. J. Madden me déteste !

— Il est fou ! déclara-t-elle.

— J’en conviens ! Avez-vous jamais déjeuné avec un serpent à sonnette qui vient de recevoir de mauvaises nouvelles ?

— Pas encore. À l’Oasis, la société est très mélangée, mais cela ne va pas jus-