Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Le passeport du dénommé Ah Kim, parbleu !

— Et qui est cet Ah Kim ?

— Un modeste marchand de légumes qui me transporta de Barstow à Eldorado dans sa camionnette chargée de produits maraîchers. Je me suis arrangé pour lui louer le papier pendant quelques jours. Une vieille photographie qui a longtemps traîné dans les poches a perdu toute ressemblance avec l’original. Je redoutais que Madden ne me demandât une pièce d’identité en m’engageant à son service. Mais il ne m’a rien réclamé. Je ne regrette cependant pas d’avoir pris cette précaution.

— Je vous admire une fois de plus, Charlie. Papa et les Jordan pourront se montrer généreux envers vous.

Chan hocha la tête.

— Vous souvenez-vous des paroles que vous avez prononcées dans l’automobile qui nous conduisait au bac ? Le facteur en vacances meurt d’envie de faire de longues marches. Je considère tout ceci comme un pur divertissement. Quand enfin je démêlerai le nœud de l’affaire, je m’estimerai amplement récompensé.

Il s’inclina et sortit.

Quelques heures plus tard, Bob Eden et le millionnaire, assis dans la grande salle, attendaient l’heure du lunch. Madden parlait encore de son désir de retourner à New-York le plus vite possible. Soudain, sur sa face rouge apparut une telle expression de contrariété que le jeune homme en fut frappé. Tournant la tête de côté, Eden aperçut, debout dans l’encadrement de la porte, un homme aux épaules voûtées et porteur d’une valise, le petit naturaliste du café de l’Oasis.