Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/223

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Il serra la main du directeur et adressa un petit mot à chaque membre de la compagnie. La jeune artiste nommée Diane arrêta spécialement son attention.

Bientôt il arriva à Eddie Boston. Eden s’était arrangé pour se trouver à proximité d’eux.

— Je m’appelle Boston, annonça l’artiste. Monsieur Madden, je suis heureux que l’occasion me permette de vous demander si vous vous souvenez d’un de mes vieux amis de New-York, Jerry Delaney ?

Les yeux de Madden se rétrécirent, mais son visage ne trahit aucune émotion.

— Delaney… répéta-t-il.

— Oui, Jerry Delaney, qui jouait souvent chez Mac Guire, dans la Quarante-quatrième Rue.

— Je ne me le rappelle pas du tout, dit Madden en s’éloignant. Je vois tant de monde !

— Sans doute ne tenez-vous point à vous en souvenir, ajouta Boston d’une voix bizarre. Je comprends ça. Il vous a joué un tour pendable…

Madden jeta autour de lui un regard inquiet.

— Que savez-vous de Jerry Delaney ? demanda-t-il tout bas.

— Beaucoup de choses. Je suis au courant de tout ce qui concerne Delaney, monsieur Madden.

Les deux hommes se dévisagèrent longuement.

— Entrez, monsieur Boston, fit Madden.

Eden les regarda disparaître dans le salon.

Ah Kim vint dans le patio, portant un plateau garni de cigares et de cigarettes offerts aux artistes par le millionnaire. Lorsqu’il passa devant le directeur, celui-ci l’examina pensivement.

— Voilà un type qui ferait bien mon affaire ! s’écria-t-il. Hé, le Chinois, voulez-vous entrer au cinéma ?

— Vous, fou, Mossié, répondit Ah Kim en grimaçant.

— Pas du tout. On vous trouverait des rôles à Hollywood.

— Moi penser vous moquer moi.