Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/255

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— Non, gardez-le plutôt, Charlie. Vous pourriez en avoir besoin. Partons, Holley.

— Et les perles ? murmura Chan.

— Je serai de retour pour huit heures. Ceci est plus important.

Tandis que Bob montait dans l’auto à côté de Holley, il aperçut Madden sur le seuil de la maison.

— Hé là ? appela le millionnaire.

— Je suis pressé ; à tout à l’heure !

Le journaliste recula sa voiture et, avec une rapidité étonnante, il lui fit faire demi-tour. Ils filèrent sur la route.

— Que peut-il être arrivé à Paula ? demanda Eden.

— Comment le saurais-je ? L’endroit est dangereux : de tous côtés s’ouvrent des puits béants sous les broussailles… des puits profonds de plusieurs centaines de mètres.

— Plus vite ! supplia Eden.

— Dites donc, Madden semblait intrigué par votre départ. Lui avez-vous enfin remis les perles ?

— Non. Nous avons appris du nouveau à la T. S. F.

Il raconta la communication faite par Norma Fitzgerald et continua.

— Quant à moi, je crains que nous ne nous soyons fourvoyés dès le premier jour. Pour l’instant, occupons-nous de Paula Wendell.

Une autre automobile venait vers eux à une vitesse folle. Holley se rangea de côté et les deux voitures se frôlèrent.

— Qui est-ce ? demanda Bob.

— Un taxi de la gare. J’ai reconnu le chauffeur. Il y avait quelqu’un au fond de la voiture.

— Sans doute un visiteur se rendant au ranch de Madden ?

Quittant la grand’route, Holley dirigea son auto sur le chemin dangereux et à moitié effacé qui menait à la mine abandonnée.

— Ici, je suis obligé de ralentir, remarqua-t-il.

— Filez, je vous en supplie ! Vous ne pourriez abîmer le vieil Horace Greeley.

L’auto reprit de la vitesse et à ce moment, la roue gauche avant heurta une grosse pierre ; les têtes des deux hommes faillirent défoncer le toit de la voiture.

— C’est inadmissible, Holley !

— Qu’est-ce qui est inadmissible ?

— Qu’une charmante jeune fille comme Paula Wendell s’aventure seule dans cette contrée inhabitée. Elle devrait se marier et lâcher ce métier.

— Rien à faire ! Pour elle le mariage est le dernier refuge des esprits faibles. Après une existence aussi libre que la sienne, elle ne tient nullement à s’enfer-