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Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/27

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mon fils, il peut lui-même être assassiné, qui sait ?

Victor fit entendre un rire moqueur.

— Votre imagination bat la campagne, cher monsieur Eden.

— Possible. On s’aperçoit que je vieillis, n’est-ce pas. Sally ? (Il tira sa montre). Où est Bob ? Il devrait déjà être ici. Voulez-vous me permettre de téléphoner ?

Il demanda au bureau du port si le Président Pierce était à quai et raccrocha l’appareil, l’air encore plus soucieux.

— Le bateau est là depuis plus de trois quarts d’heure, annonça-t-il… Une demi- heure lui suffisait pour se rendre ici.

— La circulation est plutôt difficile à cette heure de la journée, remarqua Victor.

— Oui, c’est juste. Sally, je vous ai mise au courant de la situation. Qu’en pensez-vous ?

— Que pourrait-elle dire ? intervint Victor. Madden a acheté le collier et désire qu’on le lui livre dans le désert. Inutile de discuter ses instructions. Si nous refusons de nous y conformer peut-être s’en fâchera-t-il et annulera-t-il l’achat. Nous devons lui remettre le collier contre un reçu et attendre son chèque.

Ses mains boursouflées s’agitaient, avides. Eden se tourna vers sa vieille amie.

— Est-ce votre avis, Sally ?

— Ma foi… oui. Victor a raison.

Elle regarda son fils d’un air orgueilleux. Eden le considéra à son tour, mais avec une tout autre expression.

— Très bien… en ce cas ne perdons pas de temps. Madden est pressé, il compte retourner à New-York sans tarder. Bob partira ce soir même par le bateau d’onze heures… mais je refuse de le laisser voyager seul.