Aller au contenu

Page:Earl Derr Biggers - Le Perroquet chinois, paru dans Ric et Rac, 1931-1932.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de savoir ses dettes payées, sa maison reluisante de propreté et la nouvelle année commençant sous de favorables auspices.

Dans Washington Street, Chan s’arrêta devant un building de quatre étages, plein de lumières et de gaieté. Il sentit battre son cœur de fierté et de joie à la vue de l’inscription en lettres d’or au fronton de la porte : « Société des Chan ».

Il arriva enfin sur la place de Wawerly, sombre et presque déserte. Un gamin de sa propre race, aux yeux brillants, lui offrit le Chinese Daily Times. Il acheta le journal et se mit à examiner les numéros des maisons au-dessus des portes.

Bientôt il trouva le numéro qu’il cherchait et monta un escalier obscur. À un palier où des lettres d’or inscrites sur des bandes de papier rouge préservaient des mauvais esprits, Chan s’arrêta et frappa à la porte. Elle s’ouvrit et, à la lumière de l’intérieur, apparut un Chinois de haute taille, à la barbiche grise, vêtu d’une ample blouse de satin noir ornée de broderies.

Pendant un instant, tous deux se turent ; puis Charlie Chan esquissa un sourire.

— Bonsoir, illustre Chan-Kee-Lim, dit-il avec le plus pur accent de Canton. Ne reconnaissez-vous point votre indigne cousin des îles ?

Une lueur éclaira les yeux étroits de Kee-Lim.

— À première vue, je l’avoue, il m’était difficile de vous reconnaître. Vous vous présentez chez moi dans le costume des diables étrangers et comme ces gens grossiers, vous frappez à ma porte avec vos doigts. Soyez, tout de même, le bienvenu et daignez pénétrer dans mon médiocre logis.

Toujours souriant, le petit détective en-