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LES FEMMES COMPOSITEURS
Son jeu pur et agréable, son expression d’intelligence accomplie produisirent un vif mouvement de sympathie.
 Sa mémoire était prodigieuse. Elle pouvait, dit-on, jouer de mémoire soixante Concertos avec correction et un goût exquis. Mozart admirait fort son talent et il écrivit pour elle son Concerto en si bémol (Köchel Catalogue, no 456) qu’il lui dédia.
 Paradis a fait plusieurs tournées de concerts. Elle visita Paris, en 1784, et sur l’invitation de la reine Marie-Antoinette y demeura six mois, jouant fréquemment devant la cour et aux concerts spirituels. De Paris elle alla à Londres, y demeura cinq mois et joua devant le roi et la reine d’Angleterre et le prince de Galles, et dans divers concerts donnés par elle ou d’autres artistes. Après avoir visité Bruxelles, les cours et les villes principales de l’Allemagne, remportant une série ininterrompue de succès artistiques et fructueux, elle retourna à Vienne. Après avoir donné plusieurs concerts à la célèbre Tonkünstler-Society, elle se retira de la vie publique, se livra entièrement à la composition et à l’enseignement, pour lequel elle faisait usage d’un système de notation inventé pour elle par Riedinger, ami intime de sa famille.
 Ses compositions qu’elle dictait note à note sont de grand mérite et très estimées des musiciens. Plusieurs de ses œuvres sont considérées comme classiques. E. Pauer a édité et publié sa Sonate en ré’' dans sa collection des « Alte Meister. »
 Paradis a écrit des œuvres dramatiques dont les suivantes ont été représentées en public avec succès : « Rinaldo und Alcina, » opéra-féerie représenté à Prague ; un mélodrame « Ariane et Bacchus » représenté pour la première fois à Luxembourg, en 1791, en présence de l’empereur Léopold et plus